Tout sur le millésime 2023

Le millésime 2023 à Bordeaux

Le millésime 2023 est nettement meilleur que 2021, mais moins régulier que 2022. C’est un très bon millésime avec des différences de qualité importantes d’un château à l’autre. Il y a d’excitantes réussites qualitatives, mais parfois sur la même appellation des vins décevants. Il faut bien choisir.

Les vins rouges de 2023 présentent une belle couleur et un délicieux fruité. Les tannins mûrs et leur concentration est modérée. Ils offrent une belle intensité aromatique et des finales déjà longue et séduisantes. Les degrés d’alcool sont généralement plus modérés sur la rive gauche que sur la rive droite du Bordelais. S'ils sont moins opulents que les 2022, les meilleurs présentent des ampleurs aromatiques grandioses avec des tanins soyeux et précis. Ils ont un vrai profil «Bordeaux» et sont irrésistibles!

Les vins blancs du millésime 2023 brillent par leur vivacité et leur riche palette aromatique. Grâce à une exposition solaire modérée, des précipitations bien réparties tout au long de la saison, et l'absence de températures excessives, ces vins se distinguent par leur élégance et leur structure impeccable, dévoilant une sapidité captivante qui enchante le palais. Les vins liquoreux atteignent également un niveau d'exception cette année. Les viticulteurs du Sauternais ont patiemment attendu l'apparition des premiers signes de Botrytis cinerea à la mi-septembre, une attente qui a porté ses fruits, donnant naissance à des vins d'une puissance et d'une fraîcheur caractéristiques des grands millésimes, marquant ainsi leur empreinte dans la tradition des vins de qualité exceptionnelle.

Le climat en 2023

Le millésime 2023 a été marqué par une série de défis climatiques qui ont eu un impact significatif sur le volume de la récolte. Le cycle végétatif de la vigne a été influencé par des conditions météorologiques fluctuantes, qui ont alterné entre des périodes de fraîcheur et de chaleur, avec des épisodes de pluies parfois intenses suivis d'une canicule exceptionnelle en fin de saison.

Dès le début de l'année, les conditions hivernales relativement stables ont favorisé un débourrement tardif mais homogène. Cela a permis d’éviter les gelées printanières. Toutefois, le printemps a connu une alternance de températures douces et fraîches, ce qui a rendu la croissance végétative irrégulière. Cette croissance saccadée, combinée à un niveau d'humidité élevé a malheureusement favorisé le développement du mildiou, particulièrement sur les vignes du cépage Merlot.

La floraison, survenue sous un climat chaud et sec en mai et juin, a été rapide et s’est déroulée dans d’excellentes conditions.

En été, le début de saison a été moins ensoleillé que d’habitude.Une canicule tardive est survenue à la fin de l'été et a changé la donne, permettant une maturation accélérée des raisins. Ces conditions climatiques ont été cruciales pour la qualité des vendanges, favorisant l'accumulation de sucres dans les raisins et facilitant une maturation.

Les vendanges ont bénéficié d'une arrière-saison exceptionnellement sèche et chaude, permettant de récolter des raisins à l'état sanitaire impeccable et à la maturité optimale. Cette période favorable a permis de préserver l'acidité et d'optimiser le profil aromatique des vins blancs, tandis que les vins rouges ont varié en fonction des microclimats et des décisions viticoles prises tout au long de l'année, reflétant une gamme allant de vins très réussis à d'autres plus hétérogènes.

Le volume

Les conditions optimales pour la nouaison au moment de la floraison ont été favorable à une récolte abondante, sauf dans les parcelles touchées par le mildiou. Le volume varie cependant fortement d’un château à l’autre. Certains ont rapporté des volumes proches des maximums autorisés grâce à une floraison et une nouaison réussies, tandis que d'autres, sévèrement touchés par le mildiou ou le stress hydrique pendant la canicule, ont vu leurs rendements nettement réduits.

Et les prix ?

Les négociants et les acheteurs plaident unanimement pour une diminution significative des prix. La période de l’argent «gratuit» est révolue. Mondialement, la demande est en baisse, notamment en Chine et en Asie.

Pour que la campagne primeurs connaisse un succès, une baisse de prix conséquente s’impose. Après une semaine passée à Bordeaux, nous estimons qu'un retour aux prix de 2019/2020 est réaliste. C’est à ces conditions que la campagne primeurs sera attractive. Toutefois les réussites et l'excellente qualité de plusieurs châteaux pourrait conduire certains propriétaires à conserver des prix élevés. Mais il n’y a en aucun cas une place pour une augmentation. A chaque propriétaires de prendre ses responsabilités.

Conclusion

2023 est un bon, un très bon millésime, mais hétérogène. Il faut bien choisir. Nous vous conseillons d’être attentif aux notes et commentaires des dégustateurs. Si les prix diminuent réellement, ce sera l’occasion d’acheter quelques vins somptueux à des prix acceptables.